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 Hagiographie de Sainte Marie de la Villeneuve

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Eloin

Eloin


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MessageSujet: Hagiographie de Sainte Marie de la Villeneuve   Hagiographie de Sainte Marie de la Villeneuve EmptyLun 19 Oct - 21:19:49

Marie de la Villeneuve (1180-1212)


Elle est née à paris en 1180 d'un père qui était juge royal, et d'une mère tisserande très pieuse.

Évoluant dans une sphère d'érudits son père avait de grandes ambitions pour elle. La jeune Marie grandit de nombreuses années au sein du domaine sans être soumise à la misère extérieure qui régnait. Son père ne voulait pas qu’elle voit ces horreurs, sa mère essayait de lui expliquer mais devait accepter les choix de celui avec qui elle était mariée.
Alors qu’elle avait 13 ans la famille eu une invitation d’un grand du royaume, ils étaient invités au mariage de Thomas de Lalène et Jeanne duchat.
Le père ne pu refuser l'invitation, toutefois il avait donné ordre pour que rien ne soit visible du carrosse. De petits rideaux avaient été posé a cet effet.
Marie tentait bien de regarder, mais son père la rappelait à l'ordre, lui demandant ce qu'elle pensait de l'ouvrage qu'elle avait pris dans la bibliothèque familiale.
Il se trouva qu'une roue du carrosse vint à casser, le cocher était bien gêné et le père furieux. La mère de Marie comme à son habitude veillait sur sa fille. Après plusieurs heures le cocher du se rendre à l'évidence, ils ne pourraient continuer la route le soir même. Il fallait trouver une auberge pour dormir, avec l'hiver la nuit tombait vite.
Jean de Mont de Soie était furieux, son épouse et sa fille allaient devoir dormir dans une auberge qu'il ne connaissait pas, au contact du petit peuple.
Le cocher alla à la recherche d'une auberge, après avoir fait le tour de la ville il revint tout honteux annoncer qu'il y avait bien une chambre mais dans une auberge ou se trouvaient principalement des vagabonds.
Jean fit 1000 recommandations à sa fille, baisser les yeux, ne pas regarder aux alentours, toutefois comme tout enfant après quelques secondes à s'exécuter, Marie releva la tête. Ce qu'elle vit la terrifia, des hommes et des femmes qui tentaient de se tenir chaud en se serrant, n'ayant rien sur le dos alors que le froid était cinglant. Une maman tenait contre elle un bébé qu'elle berçait, malheureusement même Marie qui était bien jeune pu remarquer que ce bébé n'était plus, la vie l'avait quitté.
Elle s'arrêta et commença à poser une question.


« Père, pourquoi ... »

Avant de pouvoir continuer elle avait déjà entendu son père qui lui donnait injonction de se taire la tirant afin qu'elle accélère le pas et qu'ils arrivent au plus vite à l'auberge.

« Ces vagabonds n'ont qu'a travailler ma fille, ils auront ainsi de quoi se vêtir, nous ne pouvons pas nous occuper de ces gens, qu'ils se débrouillent »

La famille rentra dans l'auberge où certains criaient : santé, d'autres tendaient la main, enfin certains étaient dans un coin dans bouger, sans donner signe de vie, sans doute pensant que là était leur destinée.
Marie essaya de discuter avec sa mère tandis que son père maudissait son carrosse et son cocher.


Marie : Mère pourquoi donc ces hommes et ces femmes n'ont pas comme nous de quoi avoir chaud ?
Hélène : Ma fille, jusqu'à ce jour ton père a voulu te protéger de cette misère, il voulait que tu puisses grandir sans penser à cela.
Marie : Me protéger mère ? Ils sont donc dangereux, se sont ceux qui iront à la lune comme vous me l'avez appris ?
Hélène : Non Marie ils ne sont pas dangereux et ce n'est pas parce qu'ils sont nus qu'ils n'iront pas au soleil.
Marie : Mais pourquoi alors ?
Hélène : Ma fille, sache que dans notre royaume il existe des hommes et des femmes qui perdent la vie tous les jours, parfois parce qu'ils ont faim, parfois parce que l'hiver est rude.
Marie : Mère vous voulez dire que depuis que je suis née, des hommes, des femmes ont perdu la vie, non pas parce qu'ils étaient vieux ou malade mais parce qu'ils ne pouvaient manger ou s'habiller. Que personne ne leur a donné des vêtements alors que nous en avons énormément en notre domaine ?
Hélène : Oui ma fille, c'est le destin qui veut qu'ils partent ainsi.
Marie : Mère je ne pense pas que cela doivent être, ne m'apprenez vous pas que nous devons partager, tendre la main ? Mère qu'est ce qui se passe, on dirait que vous n'osez parler !

La discussion s'arrêta là, le père de Marie s'énervant une fois de plus ce qui amena la mère de Marie à le calmer. Le cocher avait pu trouver le nécessaire pour que chacun puisse manger et dormir bien au chaud. La nuit tomba.
Marie qui découvrait ce monde, finalement cette misère, décida de sortir, elle passa par la fenêtre de sa chambre qui était au rez-de-chaussée. Elle n'osait imaginer si son père savait mais elle voulait comprendre, visiter. Elle avait bien l'impression qu'on lui avait caché la vérité depuis sa naissance.

En se promenant elle remarqua des vagabonds qui avaient allumé un petit feu, toutefois même elle avait froid.
Elle s'approcha et leur demanda.


Marie : Bonjour, vous êtes des pauvres, c'est bien ça ? mais pourquoi donc ne travaillez vous pas ? Vous auriez ainsi de quoi manger et vous habiller.
Un vagabond qui semblait très vieux : M'mais qui que vla une de la haute, faut vous dire duchesse ? En vla encore une, j'pensais au moins que la rue était pour nous, mais vla qu'ils s'ramènent.
Marie répondant au vieux vagabond : Je n'arrive pas à comprendre ce que vous dites, j'aimerais juste comprendre, ainsi on pourrait vous aider, j'ai du linge, on a aussi de quoi manger au château.
Un vagabond un peu plus jeune : Toi la duchesse, tu ne devrais pas traîner dans les rues, surtout que tu n'as pas l'air bien vieille. On a faim, on a froid mais on ne tue pas. Il y en a qui ont décidé de devenir des brigands, ceux là sont dangereux, surtout pour une personne de ton rang, c'est qu'tu sembles venir d'une famille riche.
Marie : Voyez messieurs j'ai pris quelques vêtements de ma malle, pas trop sans quoi mon père va le voir, vous pouvez ainsi donner une robe à vos filles, c'est qu'il fait très froid. Vous ne pourriez pas vous offrir du pain et des vêtements si vous vous mettiez au travail.
Le jeune vagabond : On travaille parfois, mais c'nest pas facile de trouver un travail au champs, parfois on nous demande de tirer fort, mais on a plus assez de forces pour ça, du coup on a pas de travail ou rarement. Y'a des fois on nous demande de bien calculer, de veiller a ce que l'rendement y soit bon, mais j'ai pas appris moi m'zelle. Alors on a pas non plus le travail. Du coup on mange parfois un petit maïs, parfois rien et ça nous rend encore moins fort.
J'vous assure que si je tenais sur mes jambes j'irai faire un champ et j'les gagnerais mes écus. J'ai perdu mon épouse il y a deux mois, y'a eu un gros coup de froid, elle a toussé beaucoup, elle a eu la fièvre et puis elle m'a quitté.


Marie en entendant tout ce qui lui était expliqué eu comme une illumination. Il ne fallait plus que cela soit.

Marie : J'ai bien compris, si vous êtes seul, vous ne pouvez y arriver. Mais si on vous tend la main, si on vous aide un peu, alors vous retrouverez des forces, vous pourrez travailler, puis avec votre salaire vous acheter des vêtements. Je dois vous laisser, mais je vous promets que je reviendrai, vous pouvez me dire ou nous sommes.

Le jeune vagabond : Vous êtes a'la Villeneuve, si tous ceux qui passent ne nous regardaient pas avec autant de mépris. Rien qu'avec vos paroles vous v'nez de me rendre chaud dans le coeur, bien dommage que mon épouse que j'aimais tant ne soit plus.
Le vieux vagabond : J'va t'dire, te va partir et nous oublier comme les ti zot qui n'tiennent pas leurs promesses.

Marie ne comprenait pas pourquoi on lui avait appris qu'il fallait faire le bien, aimer, partager, donner sans attendre en retour. Elle quitta les deux vagabonds se promettant de revenir bien vite.

Deux ans passèrent, Marie depuis cette rencontre n'était plus la même et son père s'en rendait bien compte pour son plus grand désarroi et sa plus grande colère.
Un beau matin alors que l'office allait être dit dans la chapelle de la famille, Marie alla voir ses parents qui était au petit salon bleu.


Marie : Père, Mère, il faut que je vous parle.

Jean : Nous t'écoutons ma fille.
Marie : Père, Mère depuis que je suis née je suis avec vous, vivant dans un domaine ou tout est merveilleux, toutefois je ne suis pas heureuse.
Jean : Tu n'es pas heureuse, ingrate va !
Hélène : Jean, laisse donc notre fille s'exprimer, au nom de notre amour, de notre union.
Le mari maugréa entre ses lèvres mais il laissa Marie continuer.
Marie : Tous les dimanches nous allons à l'office, j'entends des lectures, on nous dit qu'il faut partager, tendre une main secourable, être humble, aimer son prochain dans l'amitié aristotélicienne et pourtant j'ai vu la misère. J'essaie de vous en parler mais vous ne voulez rien entendre. Père rendez-vous compte que par notre comportement nous ne respectons pas ce que nous entendons le dimanche. Il y a un décalage entre ce que l'on nous dit et ce que nous faisons.
Jean : Mais ... taisez-vous impudente. Nous n'allons pas nous occuper de toute la misère de notre duché ! Ils ont deux bras, deux jambes, qu'ils méritent leur salaire, après ils mangeront.
Marie : Père, je vous aime et j'aime ma mère, mais je ne peux rester en notre demeure sans rien faire, aidons les pauvres, nous en avons les moyens, faisons porter du linge et du pain.
Jean : Il n'en est pas question, notre domaine, notre fortune, nous la devons à mes parents et à ceux de votre mère. Jamais je n'accepterai ce que vous me demandez.
Hélène : Jean, si vous le permettez mon ami, je pense avoir mon mot à dire. Je crois que nous ne pouvons empêcher notre fille Marie de réaliser ce qu'elle souhaite, et comme vous l'avez précisé à l'instant, il est en ce domaine des biens qui viennent de ma famille. Je vais donner à Marie la somme de 15 000 écus, ceci est très peu pour soulager la misère, il lui faudra en faire bon usage. J'espère mon très cher mari que vous n'en prendrez point ombrage, mais je ne veux plus voir le tristesse que je peux lire dans les yeux de Marie depuis 2 ans.

Ainsi quelques jours plus tard Marie pris la route emportant avec elle du pain, des vêtements et les écus que sa mère lui avait donné. Elle avait refusé que des gens armés l'accompagnent. Afin de ne pas attirer l'attention elle avait mis de vieux vêtements.

Elle savait avoir fait une promesse, aussi elle se rendit à la Villeneuve, là ou elle avait rencontré les deux vagabonds. Sur le chemin elle pu remarquer que la misère était partout, ce n'était pas simplement dans cette ville qu'il fallait aider les pauvres mais bien dans tout le royaume, même si son père pensait le contraire.
Après plusieurs heures de route, elle se retrouva à la Villeneuve, il lui fallait chercher les vagabonds, elle pensa que cela serait impossible en voyant des dizaines et des dizaines de vagabonds un peu partout.
Finalement elle retrouva l'auberge ou elle avait passé une nuit deux ans plus tôt. Elle fit le trajet et patienta mangeant un morceau de pain. La nuit tombait lorsqu'elle vit arriver 3 vagabonds, dont un qui avançait péniblement.
Elle pu reconnaître ceux qui deux ans plus tôt s'étaient entretenus avec elle.


Marie : Bonsoir messieurs, peut être vous souvenez-vous de moi ...

Marie en doutait, mais elle avait tout de même posé la question. Dans un premier temps les vagabonds la regardèrent étonnés puis le plus vieux pris la parole.

Le vieux vagabond : Té ti pas el tiote qui nous a fait d'belles promesses ?
Marie : Je suis bien Marie, mais je ne reviens pas pour de nouvelles promesses, j'ai de l'argent et un projet. Venez donc avec moi à l'auberge, je vois que vous avez faim, nous mangerons du pain et prendrons une soupe pendant que je vous expliquerai mon idée.

Le jeune vagabond était tout heureux de retrouver celle qui lui avait réchauffé le coeur 2 ans plus tôt, aussi même si le vieillard rallait, il continua de le porter et se dirigea vers l'auberge. Une fois arrivés, Marie commanda 4 soupes, de la viande et du pain. Elle en avait dans son sac, mais voyant l'auberge elle devina que quelques écus de plus ne feraient pas de mal à ce brave homme qui ne semblait pas fort riche.

Marie : Je suis revenue avec des écus, j'espère que nous pourrons faire réaliser des vêtements pour les plus démunis. Connaissez vous des tisserands qui pourraient produire rapidement ?
Le jeune vagabond : Ma jeune dame, je ne sais pas s'ils pourront produire rapidement mais c'qui est certain c'est qu'ils ont du stock. Il y a beaucoup de pauvres à la Villeneuve, aussi ils ne veulent pas tellement, ils envoient dans d'autres duchés.
Marie : Très bien, j'irai demain voir quelques tisserands afin qu'ils me fournissent en braies, chausses et chemises bien chaudes. Peut être que nous pourrions construire une fabrique et pour un moindre coût obtenir des vêtements que nous donnerions aux démunis. Vous seriez mes employés.

Voyant le plus âgé qui avait du mal à tenir sur ses jambes, Marie se dit qu'il n'en serait pas capable, aussi elle repris.

Marie regardant le vieux vagabond : Il me faudra aussi des bras pour plier ce qui sera produit, toi tu pourras sans doute m'aider.

Le lendemain, Marie alla voir un tisserand et acheta le nécessaire pour une centaine de vagabonds, elle donna des vêtements corrects aux trois hommes qu'elle avait rencontré puis alla voir le Maire afin de lui acheter une vieille maison qu'elle rénoverait avec ses trois amis. Tous les jours elle leur donnait un repas à l'auberge, il leur fallait prendre des forces pour travailler et ainsi l'aider dans son vaste projet.
Après plus d'un mois de discussions, de négociations, Marie avait enfin une petite fabrique qui pouvait employer 5 salariés.


Marie s'adressant à Thomas, le jeune vagabond : Thomas, il nous faudrait des moutons, ainsi nous aurions des peaux et de la laine. Peut être que nous devrions acheter des champs qui produiraient pour notre tissage.
Thomas : Dame Marie, ceci me semble être une excellente idée. Mais peu d'habitants vont pouvoir répondre à votre proposition, les bêtes sont chères et il faut du terrain.
Marie : Ne t'inquiètes pas, je vais aller voir le conseiller du comte, j'achèterai les terres et les bêtes pour commencer.
Thomas : Dame Marie, je ne sais qui vous a envoyé ici, mais vous nous rendez notre dignité, de quoi manger, un toit pour dormir.

Le temps passa, Marie qui observait beaucoup, après plusieurs mois elle avait reduit de plus de la moitié le nombre de vagabonds se trouvant dans les rues. Certains travaillaient à la fabrique, d'autres élevaient des bêtes, certains avaient des cultures afin de nourrir les bêtes.
Le soir chacun avait un salaire de 15 à 20 écus, cela n'était pas encore énorme mais elle était persuadée que cela monterait.
Il restait encore dans la rue des pauvres et cela ne pouvait convenir à Marie.
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